Shamatronic est un hybride né, en mars 2010, de l'alliance improbable du chamanisme avec l'électronique ... C'est une approche artistique plutôt inattendue dont la naissance aurait pu être forcée en laboratoire par des techniciens voulant enfanter un monstre issu de l'union de la primale et chaude irrationalité avec la froideur du composant électronique voué de toute éternité au raisonnement binaire. Une sorte de chimère... Shamatronic a été développé instinctivement, dans le frisson et le rythme, ce concept s'est auto enfanté, imposé de lui même. Le calcul et la compromission n'ont pas trouvé leur place, le souffle de vie, puissant et pulsionnel, a submergé ses créateurs.
Et pourtant, aujourd'hui nous parlons bien d'intelligence artificielle, nos plus brillants informaticiens programment des réseaux neuronaux et espèrent développer des programmes de raisonnements autonomes et faire, ainsi, naître la conscience sur un support autre que la biologie. Shamatronic ne parle que de notre lointaine inconscience qui vient murmurer à l'objet comment il sera utilisé pour que la transe extatique, le frisson mystique puissent être atteints par ses utilisateurs. Le contexte technologique de notre époque devient le moyen d'expression des archaïsmes de jadis et ouvre sur les voyages intérieurs. Shamatronic est un projet de composition musicale, une empreinte sonore qui tend à mettre en place un répertoire principalement orienté sur la représentation imaginaire. Les histoires que racontent Shamatronic sont construites au fil de notre émotivité et nous promènent aussi bien sur des zones de pensées lumineuses, douces et paisibles, que dans des endroits cauchemardesques, oppressants et mélancoliques. C'est donc bien confortablement calé dans votre fauteuil et détendu(e) que Shamatronic vous propose de vous laisser surprendre par ses pulsations singulières et envoutantes; laissez votre esprit accomplir son périple initiatique !...
Olivier est le compositeur et l'arrangeur de Shamatronic. C'est lui qui joue la basse, les guitares et qui programme les boîtes à rythmes. Olivier gère en autodidacte toutes les parties instrumentales ainsi que le mixage des morceaux. Il utilise le séquenseur audio/midi Multitrack Studio de chez Bremmer audio design. Il travaille également avec Sound Forge ainsi que de nombreux plugins VST. Olivier a composé pour plusieurs formations musicales plus ou moins rattachées au courant Darkwave. C'est un peu comme si l'empreinte musicale laissée par les disques vinyles de son adolescence déterminait son inspiration de chaque morceaux. Bien sûr, son intérêt musical est aujourd'hui porté par des références récentes, mais il faut bien reconnaître que ses compositions pour le groupe Cosa Magnetica ont été inspirées par l'univers éthéré et sombre d'Ivo Watts Russell (This Mortal Coil et autres productions pour son label 4AD), dont on se défait difficilement quand on s'y est abreuvé jusqu'à la lie...
Cire de Sacub a débuté la musique en total autodidacte. Il devient chanteur de groupes toulousains de rock alternatif et de métal ; il écume les bars et les scènes plus ou moins sordides de Toulouse quelques années. Se sentant limité par une technique vocale énergique mais sauvage, il débute des cours de chant. Sa voix, endurcie par une pratique artistique violente et maladroite, s'enracine à une vitesse étonnante dans une technique académique et lyrique. C'est le temps des concours internationaux de chant lyrique et de l'apprentissage du solfège. Au fur et à mesure de ses prétentions, il change de professeurs afin de repousser toujours plus loin ses limites techniques et musicales. D'abord baryton, il développe progressivement un répertoire de ténor dit "dramatique". Il joue dans des troupes amateurs et au seuil du professionnalisme il recule. Il a développé une maîtrise vocale mais il s'est perdu peu à peu. La musique, à l'origine espace de liberté fait d'expressions tonitruantes et instinctives, est devenue une prison faite de maîtrise, de contraintes de plus en plus insupportables. Enfermé dans des musiques mystifiées et intouchables, dirigé par des metteurs en scène, il étouffe. Il change radicalement de voie musicale et monte un projet trip-hop. Il y développe ses recherches vocales et s'intéresse de plus en plus aux musiques dites "world", en particulier les enregistrements religieux et chamaniques du monde entier. Sans le savoir il se reconstruit une identité vocale, une empreinte sonore émerge après plusieurs années d'expérimentations en tout genre. Malgré l'usage de techniques vocales plurielles, une unité se dessine. Maîtrisant lui même ses effets sonores avec une pédale d'expression, ses compositions sont adaptées à la scène, elles sont conçues pour préserver l'énergie première de l'instant malgré ses imperfections (aucun mixage de sa voix n'intervient à postériori sur ordinateur). Le support électronique de sa musique est fondamental, mais il privilégie l'instinct et la pulsion créatrice et cherche l'équilibre entre électronique et acoustique. Il n'hésite pas à s'accompagner, pour ses bruitages, de divers objets insolites et instruments tel le chamane toungouse équipé de son tambour sacré... Sa rencontre, grâce au web, avec Olivier Décamps est le début d'une liberté retrouvée, pleine de promesses. C'est dans l'univers mystérieux et atypique de son cabinet personnel que sont réalisés les enregistrements finaux de Shamatronic.